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12 novembre 2020

Si les vaches polluent en pétant, les poissons aggravent le bilan carbone de la pêche en mourant

Si les vaches polluent en pétant, les poissons aggravent le bilan carbone de la pêche en mourant

Nicolas Bonzom - http://www.20minutes.fr/- jeudi 12 novembre 2020

 Quand un poisson meurt, il relâche du CO2 et aggrave le bilan carbone du pêcheur.  C’est une étude internationale, pilotée par des chercheurs du Centre pour la biodiversité marine, l’exploitation et la conservation, à Montpellier (Hérault), qui pointe pour la première fois la « double peine » infligée à la planète par la pêche industrielle.

On savait que les vaches n’étaient pas particulièrement tendres avec la planète, lorsqu’elles relâchent leurs sphincters. On sait désormais que les poissons, eux aussi, polluent. Mais, eux, n’y sont pour rien. C’est la pêche industrielle qui est en cause : elle pollue, et encore plus qu’on ne le pensait. Non seulement les bateaux des pêcheurs émettent, de façon massive, des gaz à effet de serre en consommant du fioul, mais lorsqu’un poisson est capturé et meurt, il relâche du CO2, et pollue.

Les thons, les maquereaux ou les espadons, particulièrement prisés pour leur chair, sont constitués de 10 à 15 % de carbone. Et lorsqu’ils meurent de leur belle mort, ils coulent, et le carbone qu’ils contiennent est stocké dans les profondeurs. Mais lorsqu’ils sont pêchés, il est « en partie émis dans l’atmosphère sous forme de CO2, quelques jours ou semaines suivant sa capture et sa consommation », explique Gaël Mariani, l’un des chercheurs qui a œuvré à cette étude. « Au lieu de rester enfoui dans les fonds marins », reprend son collègue, David Mouillot. Ainsi, la mort d’un poisson ferait grimper le bilan carbone du pêcheur que l’on estimait jusqu’à aujourd’hui de 25 %, indique l’étude.

Pour les deux chercheurs, ces nouvelles données sont un argument de plus en faveur d’une pêche plus raisonnée. « De nouvelles mesures de protection et de gestion doivent être mises en place, afin qu’une partie de grands poissons reste un puits de carbone et ne devienne plus une source supplémentaire de CO2 », note Gaël Mariani.

« Il faut surtout pêcher mieux, reprend David Mouillot. Les bateaux de pêche vont parfois sur des zones très éloignées, ce qui occasionne une énorme consommation de carburant, alors même que les prises de poissons dans ces zones ne sont pas rentables et que cette pêche n’est viable que grâce aux subventions. »

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