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association des amis de la mer et des eaux
8 juin 2018

Lecture recommandée par Raymonde Lecomte

"Un piège de plastique" : la mer Méditerranée compte plus d'un million de fragments de plastique au km²

Anne-Laure Barral

franceinfoRadio France

Mis à jour le 08/06/2018 | 07:39
publié le 08/06/2018 | 06:14

La Méditerranée deviendra-t-elle bientôt une mer de plastique ?

WWF dénonce, dans un rapport alarmant, publié vendredi 8 juin, les "records de pollution qui mettent en danger les espèces marines et la santé humaine". On trouve 1,25 millions de fragments de plastique au km² dans la mer Méditerranée. Elle concentre 7% de tous les microplastiques, alors qu'elle ne représente que 1% des eaux marines à l'échelle du globe.

La mer Méditerranée "est la mer la plus fermée du monde", explique Isabelle Autissier, vendredi sur franceinfo. Pour la présidente de WWF France, "une goutte d'eau en Méditerranée quand elle va rentrer, elle va rester au moins un siècle. Donc, le fait qu'il y ait peu d'échanges favorise la concentration". Cette situation "montre, à une échelle réduite, l'effet dévastateur que le plastique peut avoir sur l'océan", estime la responsable de la branche française de l'ONG.

C'est un véritable problème de santé publique.Isabelle Autissier
présidente de WWF Franceà franceinfo

"On a des centaines de millions de déchets et surtout des microdéchets", explique Isabelle Autissier. La présidente de WWF France précise même que ces microdéchets, "résultat de la décomposition des plastiques, sont extraordinairement nocifs puisqu'ils sont repris dans l'environnement".

Les plastiques mettent parfois jusqu'à 50 ans pour se dégrader. Le résultat est simple : "Quand vous mangez du poisson de mer, il y a du plastique." Cette substance "est cancérigène, c'est un perturbateur endocrinien, note Isabelle Autissier. Donc ça attaque toutes les grandes fonctions de l'organisme humain, la digestion, le cerveau, la reproduction"

La pollution atteint des niveaux record en mer Méditerranée, selon un rapport dévoilé par WWF France, vendredi. Avec 200 millions de touristes en plus l'été en Europe, le nombre de déchets retrouvés en mer augmente de 40%.

Les conséquences sur la faune et la flore sont catastrophiques. Au total, selon l'ONG, 134 espèces ont ingéré du plastique. Ce sont évidemment les poissons, mais aussi des oiseaux. En avril, un cachalot a même été retrouvé échoué sur une plage d'Espagne avec 9 mètres de ligne de pêche et deux pots de fleurs dans l'estomac. Par exemple, "les oiseaux vont se jeter sur des microparticules qui sont colorées et qui sentent la mer. Ils vont avoir l'impression d'avoir bien mangé et en fait ils n'ont rien mangé du tout et ils vont mourir de faim", décrypte Isabelle Autissier.

Les microplastiques se retrouvent également dans les moules, les crabes, les rougets. Ce sont des aliments par la suite consommés par les humains. Selon le rapport de WWF, un consommateur moyen de coquillages en Europe pourrait ingérer jusqu'à 11 000 morceaux de plastiques par an. Cette pollution coûte aussi très cher : près de 11 milliards d'euros par an, principalement pour la pêche, le tourisme et le nettoyage des plages.

Les ravages de l'activité touristique

La problématique s'aggrave pendant l'été. Avec 200 millions de touristes en plus en Europe, le nombre de déchets retrouvés en mer augmente de 40%. Les débris viennent de Turquie, d'Espagne, d'Italie, d'Égypte, mais aussi de France. Ce sont des objets jetés sur les plages, en ville, mais aussi les fibres synthétiques qui passent dans les stations d'épuration et qui se déversent dans la mer.

L'activité touristique n'est pas la seule source de pollution. "La crue est dévastatrice parce qu'elle ramasse tout ce qui est dans les champs, dans les caniveaux et ça les envoie dans les fleuves et dans la mer", relève Isabelle Autissier.

Le WWF appelle les gouvernements européens, les entreprises et les citoyens à se mobiliser. L'association estime "qu'il est possible de nettoyer et de protéger la mer". Pour cela, l'ONG préconise la signature d'un accord international juridiquement contraignant, mais aussi l'interdiction des plastiques à usage unique et des mesures pour encourager les entreprises à investir dans l'innovation et l'écoconception.

Nature & environnement

Le WWF mobilise pour sauver la Méditerranée du plastique

La Méditerranée menace de se transformer en "mer de plastique", met en garde vendredi le WWF, qui propose une série de mesures pour la sauver des déchets plastiques qui l'asphyxient comme aucune autre mer au monde.

L'association compile une série de données scientifiques alarmantes, dans un rapport publié vendredi : la mer Méditerranée concentre un niveau record de "micro-plastiques", ces miettes de moins de 5 millimètres, qui empoisonnent toute la chaîne alimentaire jusqu'à menacer la santé humaine.

Au total, "la concentration de micro-plastiques est presque quatre fois plus élevée" dans cette mer quasi fermée que dans les "continents" de déchets plastiques repérés dans les océans, souligne le WWF.

La faute à l'omniprésence du plastique dans la vie quotidienne, et au recyclage de seulement un tiers des déchets plastiques en Europe.

Pour changer la donne, l'ONG plaide pour un accord international contraignant pour réduire les rejets plastiques ou encore la lutte contre le matériel de pêche "fantôme", abandonné dans l'eau.

Au niveau des pays riverains, le WWF appelle à booster le recyclage et la collecte des déchets, au nord comme au sud, à interdire tous les sacs plastiques à usage unique et l'ajout de micro-plastique, par exemple dans les détergents ou les cosmétiques, d'ici 2025.

L'industrie doit développer des alternatives "recyclables ou compostables" aux plastiques, et produire à partir de matières renouvelables et non plus de dérivés du pétrole.

"L'industrie du tourisme (...) devrait éviter d'utiliser des articles en plastique à usage unique tels que sacs, bouteilles, bouchons ou pailles", estime le rapport.

L'association prône également une chasse au plastique à l'échelle individuelle : préférer le fil dentaire biodégradable, les peignes et pinces à linge en bois, les éponges en cellulose, la vaisselle en céramique, les bouteilles en verre, les serviettes en coton, ou encore les tapis de yoga en fibre de bambou.

D'une manière générale, acheter en vrac ou au poids et ne pas jeter ses déchets n'importe où contribueront à sauver la Méditerranée.

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